Les origines : une collaboration improbable
Au début des années 1980, IBM, géant de l'informatique, cherchait à entrer sur le marché des ordinateurs personnels avec son IBM PC. À l'époque, IBM ne développait pas ses propres systèmes d'exploitation pour ce type de machines. C'est ainsi qu'ils se sont tournés vers Microsoft, une petite entreprise dirigée par Bill Gates et Paul Allen, pour fournir un système d'exploitation.
Microsoft n'avait pas de système prêt à l'emploi, mais ils ont acquis les droits d'un système appelé 86-DOS (ou QDOS, pour « Quick and Dirty Operating System ») développé par Seattle Computer Products. Ce système, créé par Tim Paterson, était une adaptation du CP/M, un système d'exploitation populaire pour les micro-ordinateurs. Microsoft a peaufiné 86-DOS, l'a renommé MS-DOS (Microsoft Disk Operating System), et l'a licencié à IBM sous le nom de PC-DOS pour l'IBM PC, lancé en 1981.
PC-DOS vs MS-DOS : quelle différence ?
Bien que PC-DOS et MS-DOS soient souvent considérés comme identiques, il existe des nuances. PC-DOS était la version spécifiquement adaptée pour les ordinateurs IBM, tandis que MS-DOS était commercialisé par Microsoft pour d'autres fabricants de PC « compatibles IBM ». Les deux systèmes partageaient le même noyau, mais PC-DOS incluait parfois des optimisations spécifiques au matériel IBM, tandis que MS-DOS était plus générique pour s'adapter à une variété de machines.
Les deux systèmes étaient des interfaces en ligne de commande, dépourvues d'interface graphique native. Les utilisateurs interagissaient via des commandes textuelles comme « DIR » pour lister les fichiers ou « COPY » pour copier des données. Cette simplicité, bien que rudimentaire par rapport aux standards actuels, offrait une efficacité et une flexibilité remarquables pour l'époque.
L'impact sur l'industrie informatique
Le succès de l'IBM PC, propulsé par PC-DOS, a fait de MS-DOS un standard de facto. Les fabricants de « clones » d'IBM PC, comme Compaq ou Dell, ont adopté MS-DOS, ce qui a permis à Microsoft de dominer le marché des systèmes d'exploitation. Cette ubiquité a créé un écosystème logiciel riche, avec des applications comme Lotus 1-2-3 ou WordPerfect, conçues pour fonctionner sur MS-DOS.
Cependant, MS-DOS et PC-DOS avaient leurs limites. Ils étaient conçus pour des systèmes à 16 bits, avec une gestion de la mémoire limitée (640 Ko maximum en mémoire conventionnelle). De plus, leur interface en ligne de commande était peu conviviale pour les nouveaux utilisateurs, ce qui a conduit au développement d'interfaces graphiques comme Windows, qui s'exécutait initialement comme une surcouche à MS-DOS.
L'évolution et l'héritage
Au fil des années, PC-DOS et MS-DOS ont évolué avec plusieurs versions. MS-DOS 6.22, par exemple, a introduit des outils comme le défragmenteur de disque et des utilitaires de compression. PC-DOS, bien que moins populaire après l'essor des compatibles IBM, a continué à être utilisé dans des environnements spécifiques, notamment industriels.
L'héritage de ces systèmes est indéniable. Ils ont standardisé l'informatique personnelle, permis l'essor de Microsoft comme géant technologique, et jeté les bases des systèmes d'exploitation modernes. Même aujourd'hui, des vestiges de MS-DOS subsistent dans les invites de commande de Windows, et des passionnés continuent de l'utiliser pour des projets rétro-informatiques.
Conclusion
PC-DOS et MS-DOS ont été bien plus que de simples systèmes d'exploitation : ils ont été les pionniers d'une révolution informatique. Leur simplicité, leur adaptabilité et leur rôle dans la popularisation des PC ont marqué une époque. Bien qu'ils aient été largement supplantés par des systèmes plus modernes, leur influence persiste dans la manière dont nous interagissons avec les ordinateurs aujourd'hui.
Source : Connaissance générale de l'histoire de l'informatique, basée sur des ressources historiques et techniques sur les systèmes d'exploitation des années 1980.